Le métier de Recteur, Président d’université, de Doyen de faculté, ou de Responsable d’une institution d’enseignement supérieur est assurément l’un des plus difficiles du monde. Non pas tant en raison de la complexité de ses acteurs et des partenaires avec lesquels l’université travaille, mais à cause surtout de la solitude dans laquelle se retrouve celui qui a accepté d’assurer cette fonction et de se mettre au service de la communauté universitaire et de la société toute entière, inévitablement, lors des prises de décision.

Cette difficulté s’avère d’autant plus prononcée que son cursus ne le prépare nullement à assurer cette fonction. En effet, il a fait parfois de longues études universitaires sanctionnées par le grade de professeur ou a assuré la direction d’un laboratoire ou d’un département. Dans tous les cas, ce qu’il a appris jusqu’ici, c’est-à-dire rédiger ou encadrer une thèse, des articles scientifiques, et donner des cours ne lui sert pas à un haut point pour une telle fonction. Car au fond, on ne lui a pas appris à diriger une université, à gérer une grève, à s’exprimer devant une assemblée d’enseignants, devant les plus hautes autorités administratives et politiques, autant de situations nouvelles auxquelles il sera confronté dans cette fonction. On ne lui a jamais appris à prendre des décisions sous stress…
Mais en revanche, on attend de lui des résultats, notamment dans la conduite d’une année sans heurt avec des moyens souvent limités et de plus en plus maintenant, au niveau de l’employabilité des jeunes formés et diplômés, ainsi que par rapport à la responsabilité sociale universitaire.

C’est pour tenter d’apporter sa pierre dans ce vaste chantier de modernisation de l’enseignement supérieur que le CAMES a décidé de proposer ce module de formation à destination des plus hauts dirigeants des établissements d’enseignement supérieur de notre espace comme de ceux qui ambitionnent d’y accéder, dans le cadre de son programme assurance qualité (PAQ/CAMES), axe 4 du Plan stratégique de développement du CAMES (PSDC).
A titre d’information, le PAQ/CAMES adopté en 2012, par la 29ème session ministérielle du CAMES permet de conforter le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur dans sa mission jusqu’ici peu lisible d’agence régionale d’assurance qualité et d’accréditation. Au cœur de l’architecture du plan PSDC qui s’articule en 7 axes, le PAQ/CAMES vise à doter les établissements d’enseignement supérieur et de recherche d’outils d’auto-évaluation et d’évaluation externe, en matière de formation en présentiel et à distance, en matière de recherche et en gouvernance institutionnelle. L’ambition réaliste poursuivie par ce PSDC innovant et structurant, adopté dans sa globalité lors de 30ème session du conseil des Ministres du CAMES en 2013, étant de faire de cette Institution panafricaine de référence et des établissements d’enseignement supérieur et de recherche des Etats membres, des véritables moteurs fonctionnels de la croissance économique.

De manière triviale, l’on rapporte couramment que le poisson pourrit d’abord par la tête. La présente formation qui constitue un accompagnement pour asseoir ou renforcer la vision et le leadership du premier responsable d’un établissement d’enseignement supérieur vise à ne pas tomber dans cette image allégorique du poisson et à construire l’impulsion du changement à partir de la tête, à partir du sommet.
Cette formation, conçue et réalisée par deux experts de renom, connus pour leur engagement que sont les professeurs Karim Koumaré et Bonaventure Mvé Ondo, et soumise à la validation du Comité de pilotage Assurance qualité du CAMES ainsi que du Comité consultatif général du CAMES (CCG), a pour ambition d’aider le Recteur, le Président d’université à renforcer ses capacités. Mais cet exercice de renforcement comme sus évoqué, intéresse quiconque aspire à une telle fonction comme également tout leader actuel ou potentiel d’un établissement d’enseignement supérieur.
Les cours peuvent être suivis en entier ou à la carte, selon les urgences et les contraintes de chacun, et avec une évaluation terminale. Ils peuvent aussi faire l’objet d’ateliers spécifiques en présentiel. Dans tous les cas, il s’agit d’un outil qui est à votre disposition et qui fait partie, comme ce qui se passe dans nos universités, de la mission de services de notre institution commune : « promouvoir et harmoniser les politiques d’enseignement supérieur dans l’espace universitaire et de recherche de ses Etats membres ».

Professeur Bertrand MBATCHI,
Secrétaire Général du CAMES